Ensemble, faisons entendre notre voix

 

 

 

 

Les agriculteurs de notre département sont désemparés par la situation économique actuelle. Le groupe céréales des Jeunes agriculteurs de la Coordination Rurale 37 a fait le point sur la situation économique des exploitants céréaliers.

 

Les résultats des travaux de ce groupe sont particulièrement préoccupants. La baisse du prix du pétrole est loin de compenser la baisse des aides due à la mise en œuvre du bilan de santé de la PAC. Les cours des céréales sont au plus bas et ne suffisent plus à couvrir les coûts de production. A titre d’exemple le coût de production du blé (hors rémunération de l’exploitant et hors cotisations sociales MSA) est supérieur au prix de vente, il manque 120 euros par hectare. Les exploitants vendent actuellement leur production à perte, cela n’est pas tenable.

 

Par ailleurs l’agriculteur doit faire face a une réglementation toujours plus complexe et parfois inapplicable sur le terrain. Nous constatons en effet que les directives ne s’appliquent pas de la même manière dans tout les pays européens. Le plus haut niveau d’exigence est souvent demandé aux agriculteurs français, créant des distorsions de concurrences.

 

Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise comme les autres, comment vont-ils faire pour solder leurs cotisations sociales, leurs annuités et continuer à faire vivre leur famille ? Nous constatons une augmentation de demande de RSA (Revenu de Solidarité Actif), un nombre de suicide inquiétant et une grande tension règne aujourd’hui dans les campagnes.

 

En 1989 le prix de blé était de 1300 francs la tonne (soit198€/Tonne), en 2009 il était à 110 €/T et pour la prochaine récolte les cours sont à 98€ net pour le producteur. Alors que les prix des produits de grande consommation augmentent régulièrement chaque année selon l’inflation les prix des productions agricoles sont en diminution depuis 20 ans. En 2009, nous ajoutons à cette baisse un déficit grave, et pour 2010 le peu de perspectives que nous avons laisse paraître une année noire. La tension monte dans les campagnes, que va-t-il se passer…

 

Le Plan Exceptionnel de soutien à l’Agriculture débloqué par l’état n’apporte pas de réponse à la crise actuelle. Les exploitants en grande difficulté qui en ont bénéficié sous forme de prêt de trésorerie bonifié, voient aujourd’hui leurs charges financières augmenter. Pourront-ils par la suite rembourser ces nouveaux prêts ?

 

 

 

Nous sommes dans le doute et nous ne trouvons plus le recul nécessaire à la bonne gestion de nos exploitations. Nous vous proposons de nous rencontrer, si vous le souhaitez, pour vous exposer plus longuement de nos difficultés.

 

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer Monsieur le Préfet Joël FILY, l’expression de ma considération la plus distinguée.

 

 

Jérôme LESPAGNOL, président du groupe Céréales

 

 

Partager :