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 La "vache rit" au dépend des producteurs de lait.

Note : 3.3/5 (53 notes)

  • jacr37
  • Vendredi 29/10/2010
  • 15:49
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La laiterie Bel a annoncé il y a quelques semaines qu’elle abandonnait deux tournées au profit de la laiterie de Saint Denis de l’Hôtel (LSDH). Sur le papier tout est réglé, il n’y aura soit disant pas de changement de conditions de collecte entre le deux structures. Dans la pratique il reste de nombreux points à régler…
 
Du jour au lendemain, les deux laiteries ont annoncé le changement de collecteur pour 34 producteurs du nord du département d’Indre et Loire et des départements limitrophes ce qui représente une collecte de 17 millions de litres. Une première réunion s’est tenue assez rapidement pour rassurer les producteurs sur les conditions de collecte en la présence de Bel et de LSDH. Cet échange à permis de mettre en évidence des différences entre les deux structures sur le plan organisationnel, et financier.
 
Des changements de tank à lait.
                La nouvelle organisation sera basée sur une collecte tous les trois jours au lieu de deux. Il faut donc augmenter la capacité des tanks à lait. Certains d’entre eux sont presque neufs et en cours de remboursement. Beaucoup de tanks sont imbriqués dans les bâtiments et leur remplacement vont obliger les éleveurs à procéder à des modifications lourdes dans leurs bâtiments, pour certains l’obligation sera de mettre un tank extérieur. L’opération peut se chiffrer en dizaine de milliers d’euros.
 
Location du tank plus chère.
La location du tank à LSDH est de 4.57 € par 1000 litres, alors que celle précédemment pratiquée par Bel était de 3.049 € par 1000 litres. La laiterie accordait une « prime de froid » de 3.049 € par 1000 litres. A l’heure ou les agriculteurs vont être obligés de faire de la maçonnerie pour recevoir des tanks plus importants, ils devront aussi savoir accuser une perte sèche de 4.57 € par 1000 litres (soit 2400 € en moyenne par an et par producteur).
 
Des facilités qui disparaissent.
La laiterie Bel avait mis en place la possibilité de verser des « acomptes » sur les payes de lait. A mi-parcours entre deux payes de lait le producteur pouvait demander à la laiterie de percevoir une avance. Beaucoup de producteurs font cette demande très régulièrement pour améliorer leur trésorerie en cette période difficile. LSDH n’a pas mis en place cet avantage et ne l’envisage pas.
 
Des primes qualités différentes.
La laiterie Bel avait mis en place une prime sur la qualité du lait estivale alors que LSDH pratique une prime tout au long de l’année. Au lieu d’obtenir une bonification sur deux mois, il faudra alors que le producteur soit en capacité de produire un lait de qualité supérieur sur l’ensemble de l’année. Le montant annuel de la bonification est sensiblement la même mais les producteurs ont une gestion de leur troupeau adaptée à la production estivale.
 
La grille de bonification TP.
                Bel étant un fromager a mis en place une grille de bonification sur le Taux Protéique (TP). A partir de 32 % la bonification était de 6.6 € par point de TP. LSDH donne une prime de 4.766 € par point de TP entre 32 et 34 %. La perte pour les éleveurs sera de 2 à 17 euros par 1000 litres.
 
En conclusion, même si les termes de la transaction entre Bel et Saint Denis de l’Hôtel sont bien définis il reste bien des points à clarifier pour que la passe d’arme soit admise par la majorité des producteurs. La différence de paye pour les éleveurs sera de 6.50 € à 22 € par 1000 litres. A ce tarif certains producteurs envisagent une action juridique pour la défense de leurs intérêts.
 
Pour tout renseignement complémentaire contactez
au 02 47 80 43 41
ou Fabien MOUSSU
au 06 74 18 32 71.

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