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 Les producteurs laitiers d’Indre et Loire au salon de l’agriculture.

Note : 3.4/5 (39 notes)

  • jacr37
  • Jeudi 11/03/2010
  • 10:55
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Le 1er mars, une délégation d’une vingtaine de producteurs de la et de l’APLI (Association des Producteurs de Lait Indépendants) se sont rendus au salon de l’agriculture pour manifester leur désarroi.
 
Ils s’étaient donnés rendez-vous en début d’après-midi devant le hall principal, à l’appel des responsables nationaux de la Coordination Rurale, de l’APLI, et de l’EMB (European Milk Board) ont présenter aux participants et aux journalistes la démarche de la manifestation : mettre en scène l’enterrement de la production laitière française. A l’arrivé d’un cercueil, les manifestants se sont mis en marche pour former un cortège le tout dans un silence absolu.
 
Cette procession s’est déroulée dans le plus grand calme, plusieurs arrêts ont été effectués devant les stands des acteurs de la filière lait durant lesquels des chants de mécontentement ont été scandés. A la fin de la marche, les journalistes en ont profités pour interviewer les producteurs.
 
Ensuite s’est tenue une table ronde avec les organisateurs dont M. CONDAT président de l’OPL (l’Organisation des Producteurs de Lait syndicat spécialisé de la Coordination Rurale). M. Pascal VINE représentant du ministre de l’agriculture, était présent et a suivi avec intérêt l’argumentation en faveur d’une régulation européenne des prix par la gestion des volumes.
 
Les représentants de la Coordination Rurale ont aussi rappelé que :
 
La situation est devenue dramatique : contraintes réglementaires accrues, hausse des charges, baisse des prix, dévalorisation de l'outil de production. Faute de réponse adaptée, de nombreux producteurs arrêteront de produire par obligation. Le lait doit être payé à son juste prix. Les aides et subventions, rappelons-le, ne sont pas une solution, le plan de soutien exceptionnel à l’agriculture non plus. C’est la politique elle-même qu’il faut changer. En ce temps de crise, les producteurs laitiers comme l’ensemble du monde agricole ont besoin de perspectives.
 
Sans une réelle maîtrise de la production et une régulation du marché qui garantiront un prix juste et équitable, les 300 000 emplois que représente la filière laitière sont menacés. Si rien n’est fait pour garder nos producteurs, la quantité de lait produite en Europe diminuera. L'Europe devra alors importer du lait de qualité souvent inférieure et parfois douteuse. Il ne faut pas oublier, en outre, que ce sont les troupeaux qui entretiennent les espaces ruraux et que la disparition des éleveurs mettra en péril l’environnement.
 
Comment concevoir, en effet, l'attitude des pouvoirs publics qui restent attentistes et ne mettent pas en place des règles permettant de mieux gérer les quotas laitiers. Le seul message qui est transmis est de contractualiser le lait entre les agriculteurs et les transformateurs. Les négociations seront « le pot de fer contre le pot de terre ». Les dérives de la contractualisation ont déjà été mises en évidence avec la filière porc et la filière volaille. Les prix ne sont plus rémunérateurs pour le producteur et le prix final n’a pas baissé pour le consommateur.
 
Les producteurs ne supportent plus une situation sur laquelle ils n'ont pas de prise (charges en augmentation, prix de vente imposé) conduisant à un manque de rentabilité, à la dévalorisation de l'outil de production et, à terme, à l'arrêt de la production laitière.
 
 
 
La Coordination Rurale continue à se battre en faveur des producteurs pour :
 
Une régulation des volumes produits en Europe en adaptant l’offre à la demande. La surproduction est minime mais suffit à déstabiliser la filière. En baissant de 5% le volume de production, nous retrouverons un marché assaini.
L'harmonisation des normes sociales et environnementales : application de la européenne partout dans l’Union pour éviter les distorsions de concurrence.
Un prix du lait indexé sur les coûts de production.
Une Politique Agricole Commune, plus cohérente, qui prend en compte les intérêts des producteurs.

 

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