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 Les JA CR 37 s'interrogent sur l'augmentation des charges

21 novembre 2008

Note : 3/5 (33 notes)

  • jacr37
  • Vendredi 28/11/2008
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Le 21 novembre 2008, l’assemblée générale du syndicat des Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale s’est tenue à Chambray lès Tours. Après la présentation du rapport financier et du rapport d’activité, une table ronde sur le thème de l’augmentation des charges et des adaptations de l’exploitation a permis d’échanger entre les agriculteurs installés, les futurs installés, l’administration et les différents techniciens.

Les actions du syndicat JACR 37
Ø      Actions de représentation
Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale 37 est fortement représenté dans les différentes commissions départementales telles que la SAFER, l’ADASEA, aux Comités Départementaux d’Orientation… De plus les membres du syndicat participent activement aux réunions locales.
Ø      Défense des jeunes agriculteurs
Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale 37 est vigilant sur la mise en place du nouveau parcours à l’installation. Des membres du syndicat vont rencontrer M. Chaumier, Directeur de la DDAF 37 le 5 décembre 2008 sur ce sujet afin d’exprimer leurs inquiétudes et interrogations (article dans l’AAT du 31 octobre 2008).
Les Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale 37 se sont également fortement mobilisés pour l’action du 17 novembre 2008 pour obtenir un prix du lait rémunérateur. Lors de cette journée, ils faisaient partie de la délégation de la Coordination Rurale 37 reçue par le Préfet (article dans l’AAT du 21 novembre 2008).
Ø      Communication
Comme chaque année, les Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale 37 interviennent auprès des élèves qui se destinent à des professions du domaine agricole. Ces interventions dans les écoles permettent de prendre contact avec les futurs installés afin de pouvoir les aider dans leur projet.
Ø      Evènement
Les Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale 37 ont de nouveau participé à l’évènement « Ferme expo ». Cela a été l’occasion de partager leurs connaissances et leur passion auprès des élèves des différents établissements scolaires d’Indre et Loire dans le parcours « jeunes ».
 
L’augmentation des charges et les adaptations de l’exploitation
 
Ø      Marché de l’engrais 
 
Joël LORILLOU de La Chambre d’Agriculture a présenté l’augmentation du coût des engrais et de l’énergie. Le premier aspect signalé est la modification du marché de l’engrais. En effet, il est passé d’un marché en surcapacité à un marché tendu. Les facteurs qui pourraient expliquer ce changement sont l’augmentation de la demande en matières premières des pays émergents, la diminution de disponibilité des transports et la stratégie économique mise en place par certains pays.
Aujourd’hui l’approvisionnement pour la France en azote provient pour 48% de France, 23 % hors union européenne, 15 % de l’union européenne et 14 % des pays tiers. On a de plus en plus recours à l’importation. De plus, contrairement à l’Asie dont la demande en engrais est en forte augmentation, l’Europe ne représente que 10% des demandes mondiales.
Il faut savoir que pour fabriquer une tonne d’amonitrates, 80% du coût est lié à l’énergie utilisée pour sa fabrication. Le prix du gaz a été multiplié par 4, celui du pétrole est passé de 65 euros en 2006 à 120-130 euros en 2008. On comprend pourquoi le prix des engrais est en forte hausse.
Il faut évoquer un dernier point sur les stratégies de protection économique mises en place par certains pays. Un pays comme la Chine a instauré des mesures très protectionnistes sur son agriculture avec des taxes à l’exportation, par exemple sur le phosphore de 100%. La conséquence directe de ce type de mesure est la baisse de 20% des exportations de phosphore pour ce pays.
La forte augmentation du prix des engrais et de l’énergie a un impact sur les surfaces cultivées. Dès aujourd’hui, les pays n’ayant pas les moyens d’investir dans ses produits vont réduire leurs surfaces cultivées.
Ø      Exemple d’exploitation céréalière
 
Philippe Perrot du CECOFIAC a présenté un exemple d’exploitation céréalière. A partir d’un groupe d’exploitations céréalières, il a simulé un bilan financier moyen qui évolue selon des projections sur le prix de vente des récoltes et les prix des engrais. Afin de se concentrer sur ces deux aspects, toutes les autres charges n’ont pas été augmentées.
L’hypothèse d’augmentation de 50% du prix des engrais donne un résultat courant positif alors que celle qui suppose une augmentation de 100% donne un résultat courant négatif. Il est difficile de dire où se situeront les exploitations demain. Cependant, il est nécessaire de prendre conscience dès à présent de l’augmentation du prix des engrais afin d’adapter au mieux la gestion financière de son exploitation.
 
Après avoir rappelé l’existence des déductions pour aléas (DPA) et le manque de valorisation de ces produits, Jean Pierre Fétiveau, Président de la Coordination Rurale 37 insiste sur l’importance d’assouplir les règles pour faciliter la gestion des revenus agricoles.











Ø
     
Matrice de gain
 
Franck Paineau du GDA de Loches a présenté des matrices de gain qui permettent de mettre en rapport l’enveloppe des charges avec le prix de vente. De ces tableaux, il ressort des chiffres estimatifs qui peuvent être ajustés selon l’exploitation. Ainsi, il ne faudrait pas que les charges ne dépassent 400 euros par hectare pour le blé, 348 euros par hectare pour l’orge, 483 euros par hectare pour le colza et 300 euros par hectare pour le tournesol.
 
Exemple de simulation pour le blé :
2009
 
 
 
 
 
 
Modulation
5,0%
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Charges structures
580
 
DPU
250
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Charges Intrants
 
Rdt blé en T/ha
6,5
320
344
394
479
500
 
100
68
44
-6
-91
-112
 
120
198
174
124
39
18
Cours du blé
140
328
304
254
169
148
 
160
458
434
384
299
278
 
180
588
564
514
429
408
 
 
Revenu/ha
 
Ces outils rentrent dans une approche tactique de la conduite de ses cultures et de son exploitation.
 
Ø      Optimisation de l’application des fertilisants et du choix de la variété
 
Michel Bonnefoy d’ARVALIS a également présenté des pistes d’adaptation de l’exploitation avec l’optimisation de l’application des fertilisants et le choix de la variété.
Pour les éléments phosphore (P) et potassium (K), la méthode COMIFER peut être utilisée. Elle est composée de 4 critères (l’exigence de l’espèce cultivée, la teneur analytique du sol, la restitution des résidus de récolte, et le passé récent de la fertilisation) qui permettent d’évaluer le risque d’impasse pour chaque apport de fertilisants.
La réflexion débute par l’analyse du sol qui permettra d’optimiser l’investissement dans le produit et la quantité apporté ainsi que la parcelle choisie.
Pour les éléments P et K, la quantité de la dose n’est pas liée au rendement. Des essais ont montré qu’il est en revanche important de les appliquer au stade jeune de la plante pour favoriser le développement du système racinaire. Sur des cultures peu exigeantes en P et K, il est possible de faire l’impasse dans leurs apports car le risque d’impact sur le développement de la plante est faible. Lorsque les résidus de culture sont enfouis, on constate une amélioration du sol à long terme.
 
Pour l’azote (N), la réponse de la plante est directe, à savoir plus il y a d’apport en N, plus le rendement est important. Il faut donc calculer la dose optimale. En 2006, le blé était à 100 euros par tonne et l’azote à 0,50 euros par kg. En 2009 le blé pourrait être à 120 euros par tonne et l’azote à 1,1 euros par kg. Ce calcul met en évidence que le gain par hectare est de 7 euros (si on ne rémunère pas à la protéine). Il n’est donc pas utile de changer la dose d’azote apporté. Comme avec les éléments N et K, il est important de commencer sa réflexion par une analyse de sol et d’utiliser des outils de pilotage pour optimiser la conduite de ses cultures.
 
Enfin, le dernier point de la réflexion est le choix de la variété. Les essais ont montré que le choix d’une variété rustique engendre moins de risque car elle présente un comportement plus stable.
Ø      Conclusion
 
Xavier Fremont, Président des JACR 37, a conclu en rappelant que l’année 2008 est marquée par l’augmentation des charges et la baisse du prix du blé. Cependant, ces changements ont eu lieu très rapidement, ce qui laisse à penser que la situation va encore évoluer. En effet, on voit déjà le prix du pétrole redescendre. Il est sûr que pour gérer au mieux son exploitation, il est important de maîtriser les achats et les ventes. Dans ce contexte, le syndicat des JACR 37 s’engage à soutenir les jeunes installés et les futurs installés notamment en les accompagnant dans toutes leurs démarches et en favorisant la diffusion des informations les concernant. Par ailleurs, ils peuvent bénéficier des conseils et des services apportés par le syndicat

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